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Notre voyage au Japon – Le récap’ !

par Clémence


Vous avez été nombreuses (je rédige cet article au féminin, les lectrices étant très majoritaire sur ce blog. Je suis sûre que mes quelques lecteurs comprendront ;)) à suivre et commenter les stories que j’ai publiées au fil de mon voyage en famille au Japon cet été, et suite à la demande de plusieurs d’entre vous, je partage aujourd’hui sur ce blog, tant que c’est encore frais, les détails de notre itinéraire ainsi que mes conseils et bonnes adresses. Je précise que je suis tout sauf une spécialiste du Japon, mais vous y trouverez peut-être quelques idées !

Je commence par répondre à la question qui m’a été posée le plus souvent : oui, nous avons tout préparé nous même, sans passer par une agence. Double avantage : le prix bien sûr, et la liberté de choisir nous-même, dans le moindre détail, itinéraires, modes de déplacements et même restaurants. Evidemment, ça prend du temps, surtout quand on ne parle pas japonais, mais c’est faisable à condition de s’y mettre bien à l’avance – nous avons réservé nos billets d’avions en décembre, puis pris quelques mois pour préciser notre itinéraire et enfin, cherché les logements (rbnb, hotels, ryokan) et les transports intérieurs pour finir. On s’est même fait plaisir en réservant quelques restaurants de type kaiseki juste avant de partir. Un voyage au Japon est une véritable aventure et nous avons, pendant des mois,  exploré méticuleusement nos chaînes YouTube préférées avec les enfants, ce qui, en soit, reste (presque) un aussi bon souvenir que le voyage lui-même !

Petite précision : je ne vous conseille pas forcément de prendre vos billets six mois avant votre départ, nous avons payé les nôtres très (trop?) cher, d’autant plus que nous souhaitions réserver un vol direct. Le mieux reste, je suppose, de surveiller l’évolution des prix, mais bien sûr, il semble plus simple de commencer par là avant de s’attaquer au reste !

Comme nous sommes partis en plein été (parce que les billets étaient moins cher qu’au printemps et pour pouvoir rester plus longtemps sur place, nos enfants de 11 et 14 ans étant soumis aux dates des vacances scolaires), nous avons eu très chaud. Il faut bien réaliser qu’au Japon le climat est beaucoup plus humide qu’en France et certains jours, les températures atteignaient 37 degrés avec un ressenti… de presque 50 degrés ! Je vous rassure, ça reste supportable si on choisi un circuit adapté (voir plus bas) et si on alterne ballades en extérieur et visites dans les lieux climatisés (à peu près partout). Je supporte assez mal la chaleur et j’ai survécu ! Si vous partez en été, prévoyez donc des vêtements adaptés, des éventails, casquettes ou chapeaux et crèmes solaire car le soleil cogne dur, même en ville. J’ai aussi acheté sur place de jolies ombrelles (qui font également de super cadeaux) et des ventilateurs portatifs qui ne coûtent quasi rien et se sont avérés bien utiles, même si pas miraculeux. Glissez aussi des gourdes dans vos valises : il y a des fontaines un peu partout – que vous pourrez localiser grâce à l’appli My mizu, hyper utile.

Dès le départ, il a été assez clair que notre itinéraire serait localisé dans le nord du pays, voire en altitude, pour fuir les fortes chaleurs. Nous voulions aussi alterner grandes et petites villes, voire campagne quand c’était possible, sans voiture car nous préférons utiliser les transports en commun (qui forment un réseau très développé au Japon). Et nous avons, à regret, supprimé Kyoto de notre parcours car il parait que sa popularité la rend infréquentable en été – mais nous y étions déjà allé il y a 15 ans, sinon je pense qu’on aurait quand même tenté le coup. Pas de Mont Fuji non plus : l’ascension est assez costaud, surtout avec des enfants et il paraît que là encore, la foule rend l’expérience nettement moins agréable en été. Mais nous avons planifié un stop à Hakone pour profiter de la vue – voir plus bas. Nous n’avons pas utilisé les pass reliant plusieurs villes, puisque nous avons couvert plusieurs régions et alterné voyages en car et en train – nous avons donc réservé nos déplacements séparément, au coup par coup, avant notre départ quand c’était possible et directement en gare le reste du temps (prenez le billet du trajet suivant en arrivant en ville, comme ça c’est fait ). Globalement les transports sont fluides et accessibles au Japon, nous n’avons eu aucun retard ni souci de réservations. Le Shinkansen est cher, mais les autres trains et cars beaucoup moins, voire très bon marché ! Cet article vous aideraient-être à y voir plus clair et à choisir les meilleures option pour votre voyage.

Je partage donc ci-dessous notre itinéraire, qui reste un choix purement personnel ! Mais avec du recul on est vraiment ravi, le parcours était très équilibré, alternant villes, campagne et montagne – et il y en a eu autant pour nous que pour les enfants.

 

 

Tokyo : 6 jours. le voyage est long (14 heures d’avion, 7 heures de décalage horaire) ; il faut se poser un peu pour récupérer, prendre ses marques, surtout avec des enfants. Et il y a mille choses à faire à Tokyo : temples, quartiers, shopping, restaurants – de quoi alterner les activités et se reposer régulièrement au frais. Notre hotel était dans le quartier d’Aoyama, très pratique car près de Shibuya et d’Omotesando, mon quartier préféré 🙂 Pour les déplacements, le métro marche très bien, mais il faut parfois marcher pas mal en sous sol (il existe différents passes et tickets, à la journée, au voyage, à vous de voir en fonction du programme de la journée). Les taxis sont aussi très peu chers au Japon et peuvent être une option tout à fait valable.
Il existe mille ressources** sur cette ville extraordinaire, je ne vous détaillerai donc pas notre emploi du temps de cette semaine, mais voici quelques quartiers à ne pas louper :

* Asakusa, le quartier des temples : montez au dernier étage de l’office de tourisme, en accès gratuit, pour la vue ! il y a même un petit café qui, miracle, propose des cafés au lait végétal.
* Shibuya bien sûr, pour le bain de foule, les magasins et centres commerciaux et surtout, son célébrissime passage piéton (tenez bien la main de vos enfants !)
* Shijunku : la version ++ de Shibuya : une débauche de lumières, de bruits, d’immense magasins d’électronique, de resto street-food etc. A faire le soir !
*Kappabashi : LE quartier des fans de cuisine ! On trouve absolument tout dans les boutiques de la rue principale, des woks et casseroles martelées aux fameux couteaux japonais (la plupart des magasins graveront gratuitement votre nom sur la lame en Japonais – et en quelques minutes), en passant par les éponges, baguettes (n’oubliez pas de rapporter de longues  baguettes de cuisines, super pratiques), ustensiles à pâtisser, poêles à omelettes, théières et autres céramiques typiques de la cuisine japonaise.
* Omotessando/Arajuku (photos ci-dessus) : bohème et ravissant, ce quartier plus aéré que Shibuya ou Shinjuku est particulièrement agréable. Vous pouvez faire un stop chez The Matcha (plusieurs adresses à Tokyo) pour acheter une glace ou un Frozen matcha au lait végétal (ou sa version latte en hiver).
* Parc Yoyogi et temple meiji-jingu : pour prendre un peu d’air au vert ! Le parc est très beau mais je vous le déconseille en été : mieux vaut aller voir le temple et se promener dans la forêt qui l’entoure, à l’ombre des grands arbres. Bon à savoir : la boutique souvenir propose des ombrelles de secours (même si le meilleur rapport qualité/prix reste je trouve celles des magasins 7-eleven, blanches dehors et noires dedans).
* Si vous avez encore du temps, allez jeter un oeil à Kagurasaka (le quartier français), Shimokitazawa (le quartier branché-hipster – un peu décevant à mon goût), Nakano (pour les amateurs de jeux, cartes Pokemon etc, parfait avec des enfants) ou Daikanyama (le quartier chic des petits créateurs – attention prix en conséquence).

** Un peu de lecture ! Je vous conseille le livre « La parfaite Tokyoïte » de June Fujiwara (merci Claire pour la recommandation) : une Tokyoïte qui vit désormais à Paris, nous raconte sa ville, ses mystères et ses secrets à travers de petites histoires poétiques et empreintes d’une douce nostalgie. Le vrai Tokyo ! 

Quelques adresses que je vous recommande :

*Pour un magnifique diner Kaiseki, le restaurant Monya : un lieu d’exception dédié à l’art de la cuisine japonaise la plus raffinée – attention, comme beaucoup de restaurants ils ne prennent pas les enfants, mais après un échange de mail ils ont accepté les nôtres (qui ont l’habitude des longs repas gastronomiques et des ingrédients étranges ;)). Choisissez le menu Omakase, qui laisse le chef s’exprimer librement. Dans de nombreux restaurants, il est possible d’indiquer ses préférences ou allergies lors de la réservation – menu végétarien par exemple.
* Autre menu omakase de type sushis, au sous-sol d’un immeuble : Sushi hakugin. La formule classique que j’aime tant – vous êtes au comptoir et vous regardez le chef préparer des sushis créatifs et délicieux, qu’il vous sert au fur et à mesure.
*Sorano tofu : un vrai restaurant de tofu, avec une déco très soignée et un tofu maison d’exception. Attention, il est plein tous les soirs en saison haute : réservez dès votre arrivée (par téléphone ou en passant sur place, c’est à 10 mn de Shibuya).
*Si vous êtes en manque de petit dej à la Française, Café Citron, en bas de notre hotel, est tenu par des français et propose latte, smoothies, tarte au citron ou gâteau vegan au chocolat ainsi que plein de tartes et sandwiches salés .
*Cosmekitchen : ça n’est pas une légende, les japonaises ont une peau extraordinaire. Regardons les choses en face : c’est plus probablement lié à leur patrimoine génétique, à leur alimentation et au climat très humide qu’à leurs cosmétiques, mais si on a envie de tester le skin care à la japonaise, ces boutiques (plusieurs adresses dans tout le Japon) proposent un grand choix de cosmétiques bio et même les incontournables masques en tissus qui font aussi de super cadeaux pour les copines. J’avoue, j’ai fait le plein, surtout quand on compare les prix avec leurs équivalents français. Si vous rapportez une seul produit, choisissez la lotion, à glisser sous la crème hydratante : on n’en trouve quasiment pas en France et ça fait une vraie différence !
*Tower record : la Mecque des amateurs de musique ! Créée dans les années 60 aux Etats-unis, cette chaine de magasins de disques n’existe plus qu’au Japon.
*Loft : un centre commercial parmi (beaucoup) d’autres, avec une particularité : il propose un étage entier dédié à la papeterie ! Et comme chacun sait, la papeterie au Japon, c’est incontournable – et on y déniche des merveilles pour les enfants.
*7-Eleven et family Mart : les supérettes japonaises. De vraies cavernes d’ali-baba ou vous trouverez chaussettes, ombrelles ou masques en tissu – et bien sûr, de quoi snacker japonais de mille façons ! Parfait pour un déjeuner sur le pouce, avant de prendre un train par exemple ou pour goûter les fameuses gelées aux fruits, légères et si parfumées  (leur texture est inimitable).

 

 

Matsumoto (2 jours) : notre première étape après Tokyo, reliée en Shinkansen (choisissez exprès l’heure du déjeuner, pour faire le plein de bento et autres mochis/onigiri/bouteilles de thé vert dans la gare de Tokyo, à déguster au frais dans le train). C’était un vrai bonheur de découvrir cette agréable petite ville de province après la frénésie Tokioïte et coup de bol, nous sommes arrivés pile pour Matsuri, les festivals d’été traditionnels : des concerts un peu partout, les rues décorées, les petits vendeurs de rue… Nous avions réservé le premier étage d’une maison traditionnelle pas loin d’un petit temple, on y était très bien et ces quelques jours sont parmi mes meilleurs souvenirs du voyage. Mes conseils : le château (photo ci-dessus), incontournable et absolument unique au Japon, ainsi que le jardin autour (illuminé le soir, magnifique). Sushi Kakubei, un tout petit resto de sushis sans prétention, très accueillant avec de bons sushis – bon à savoir : ce genre de restaurants ne prend généralement pas de réservation, on passe une tête et on demande s’il y a de la place. Al coffee & bake, pour les amateurs de café : le leur est délicieux – et ils ont du lait végétal (je le précise parce que c’est étonnamment rare, au pays du lait de soja). Touhenboku, une merveilleuse boutique artisanale dans l’une des petites rues commerçantes de la ville – nous y avons acheté une jolie théière, un véritable tablier japonais – et résisté devant les très jolis plats et bols en céramique pour ne pas surcharger nos valises. J’avoue, je regrette un peu. Enfin, c’est juste à côté, à Asama Onsen, que nous avons fait notre premier onsen. Une très belle expérience, et pourtant je ne suis pas une dingue de sauna, surtout par 35 degrés ! Par la suite, j’ai essayé d’en faire dès que c’était possible, c’est un rituel tellement bénéfique et apaisant…

 

 

Etape numéro 3, Takayama, relié en bus (deux nuits sur place). On monte dans les Alpes ! Nous sommes arrivés sous des trombes d’eau,  ce qui n’a rien d’exceptionnel en juillet et permet aux températures de baisser peu. L’hotel Wat ou nous logions est très bien et propose même un onsen avec, comme souvent dans les hôtel, des espaces communs (non mixtes) et des mini onsens privés. Takayama est une petite ville agréable, même si elle m’a un peu moins séduit que Matsumoto. Le marché du matin, le long du fleuve, permet de goûter plein de douceurs traditionnelles et il y a un très beau magasin de thé juste à côté : Shofuen Matsuno Tea Stall (si vous aimez le sencha, prenez du Gyokuro, le « rois des thés », il est beaucoup moins cher qu’en France). La photo ci-dessus a été prise lors d’une ballade au dessus de la ville, côté est.

 

 

Shirakawa-go (une nuit), en bus. Une destination un peu incontournable mais très touristique en été. Cependant, si vous vous y prenez bien en évitant les heures de pointe, vous aurez le village quasiment pour vous : nous y avons fait une ballade extraordinaire au coucher du soleil, après la fermetures des boutiques (vers 17h dans les petites villes). Calme absolu, petites maisons aux toits de chaumes typiques, rizières à perte de vue et rivière en contrebas : un vrai paradis. Nous nous sommes offert le luxe d’un hôtel 5 étoiles en dehors du village, un bâtiment gigantesque avec menu omakaze, onsen privé et vue sur la rivière : Onyado Yuinosho. Génial pour faire une pause (si on a le budget en conséquence), car sur cette partie du voyage nous avons bien enchainé! Le onsen privé dans le soleil et le silence du petit matin est un moment que je n’oublierai jamais.

 

 

Kanazawa (deux nuits), reliée en bus. Nous logions dans une très jolie petite maison traditionnelle à deux étages trouvée sur rbnb, proche du quartier des geisha. Kanazawa est connue pour ses quartiers de geisha (photo ci-dessus), de samouraï et pour sa fabrication de feuilles d’or (on trouve même des masques à la feuille d’or). Je vous recommande le parc Kenrokuen, très joli et le Kanazawa castel juste à côté, le ravissant quartier des samouraïs et la nomura-ke, maison de samuraï. Pour les resto, Ebisu sushi, un autre petit comptoir à sushis tenu par un couple très accueillant. Petite anecdote : les japonais mangent moins que nous, ils ont souvent tenté de freiner nos commandes, mais au bout d’une semaine, on avait compris qu’il ne fallait pas trop les écouter sur ce point. Serveurs et cuisiniers doivent trouver que les Français sont de vrais goinfres ! Autre resto à tester pour les aventuriers, Chamaron : une adresse totalement atypique dans un grand salon qui fait également karaoké et propose des menus « diététiques » (ce qui ne veut pas dire végétarien au Japon, loin de là – mais il y a toujours une option vegan). L’hôtesse est adorable et vous demandera d’indiquer votre nationalité sur sa grande carte des visiteurs.

 

 

Osaka (2 nuits) – en Shinkansen + limited express (formule choisie, entre autre, pour longer le lac Biwa en train, le voyage était très agréable). Il y fait vraiment très chaud en été, mais comme c’est une sorte de Centre commercial géant, on passe son temps dans les magasins et restaurants climatisés. Je suis assez partagée sur cette ville : c’est vraiment une expérience à faire, mais on se sent vite étouffé, surtout en été et surtout si on n’est pas dingue des bains de foule. Tant qu’à faire, je vous recommande Dotomburi, au coeur de la ville : on comprend vite pourquoi Osaka est surnommée « le ventre du Japon » ! Ici la street food est reine et les files d’attentes s’allongent à toute heure du jour et de la nuit devant les enseignes des restaurants, décorées de brochettes ou de tempura géantes… Plus au calme, un minuscule resto tout près de notre hôtel : Sushi Dokoro miyamoto. Les meilleurs sushis du séjour je crois… Je ne vous recommande pas particulièrement les visites « culturelles » : le château est une reconstitution transformée en exposition sur plusieurs étages, moyennement interessante et vraiment surpeuplée – en été, rajoutez facilement 30 minutes de queue en pleine chaleur.

 

Koyasan (2 jours) : Changement de décors radical ! Village bouddhiste perché à 900 mètres d’altitude sur une montagne sacrée, il  se mérite (train + funiculaire + bus si comme nous, on n’a pas de voiture – il existe un pass qui regroupe toutes ces étapes), mais une fois la haut c’est le calme absolu. C’était mon souhait pour ce voyage : dormir dans un temple bouddhiste et faire l’expérience de la cuisine bouddhiste végétarienne. Je vous conseille de réserver vos chambres très à l’avance : nous nous y sommes pris trop tard et il ne restait que deux temples disponibles, une nuit dans chaque. Finalement, je suis ravie d’avoir découvert deux options très différentes! Dans le premier, Mitsugonin, nous avons eu droit à une chambre immense avec vue sur le jardin zen (photo ci-dessus à gauche). Le lieu est extrêmement paisible (nous n’étions que deux familles à y résider), l’accueil discret et attentif et il y a un onsen tout à fait correct au sous sol. Seul bémol, les lits, de simples matelas, très fins, posés au sol avec des oreillers remplis de billes (de bois?) ne nous ont pas permis de passer les longues nuits que tout semblait nous promettre. Mais c’est aussi ça, l’expérience monacale! La cuisine est raffinée, 100% végétale et on dine assis par terre, séparés des autres résidents par un paravent – il faut donc rester discrets, pensez-y si vous avez des enfants. Evidement, il faut être prêt à diner à 18h et à manger un petit déjeuner conséquent dès 7h du matin. Mais l’expérience était vraiment géniale et les repas restent très digestes, surtout si on déjeuner léger, voire pas du tout.  On peut également assister à la méditation du matin avant le petit-déjeuner, l’espace de pratique est vraiment beau et propice au recueillement. Deuxième temple : Sojiin. Beaucoup de monde, un établissement sur deux étages qui évoque plus l’hôtel de luxe que la pratique bouddhiste. Cela dit, le lieu était très beau, nos hôtes accueillants et la chambre tout à fait correcte, quoi que moins grande que la précédente. Les lits étaient même un peu plus confortables (pas les oreillers). Mais ce qui m’a vraiment séduite, ce sont les repas : une véritable ode aux légumes, des cuissons parfaites, une présentation extrêmement raffinée, des mini portions à n’en plus finir, toutes aussi créatives et délicieuses les unes que les autres et mettant en valeur les produits emblématiques de la cuisine bouddhiste : fruits et légumes de saison, tofu, riz, gomadofu (un tofu de sésame typique de la cuisine bouddhiste) fermentations (miso, pickles de légumes)… Pour le reste, Koyasan est un petit village constitué pour l’essentiel de temples et de quelques boutiques et restaurants. On en a vite fait le tour, mais je vous recommande particulièrement la grande pagode et le cimetière en pleine forêt (photo ci-dessus à droite), vraiment étonnant, qui témoigne d’un rapport à la mort totalement différent du notre.

 

 

Nara (2 nuits). Retour à la civilisation ! Bus, funiculaire, train jusqu’à Osaka puis jusqu’à Nara (nous avions trouvé des billets ne nous obligeant pas à changer de gare à Osaka, une excellente idée car le voyage est long). Notre hôtel, le Bakery hôtel château d’or propose des chambres très petites, mais il est situé dans une jolie rue à quelques mètres de la gare (photo ci-dessus) et tout près du parc, la visite à ne pas louper à Nara puisque c’est là que l’on trouve les célèbres daims : si vous leur proposez des galettes de riz, en vente sur place, ils se jetteront (parfois trop) avidement sur vous. Autre incontournable, le bouddha monumental du temple Todai Ji – si vous avez un peu de temps, montez voir les petits temples derrière, il y a beaucoup moins de monde et un petit salon de thé qui propose notamment de l’amasake, une boisson fermentée à base de riz dont les japonais raffolent (et moi aussi). Cette fois encore, nous sommes arrivés pile pour un festival d’été : le parc était illuminé de centaines de bougies et nous avons diné de snacks proposés par les cabanons installés pour l’occasion – il est très rare de pouvoir manger dehors au japon, il faut en profiter! Deux adresses food à tester à Nara : les célebrissimes mochi frais (et tout chauds) de Nakatanidou – spectacle garanti, allez donc voir mes stories ou leur adresse sur google map pour comprendre – et un petit restaurant, Hiraso, proposant en un seul menu trois des spécialités de Nara : les somen, des nouilles de blé très fines servies froides en été, les fameux sushis enroulés d’une feuille de kaki et les pickles de kaki au saké, que l’on peut aussi acheter dans les épiceries de la ville. Petite ville à taille humaine, Nara est très agréable et vaut sûrement la peine de rester quelques jours de plus !

 

 

Hakone – 2 nuits, voyage en train.
Une très jolie destination, prisée des tokyoïtes, qui permet notamment d’apercevoir le Mont Fuji par beau temps. Ici encore, formule luxueuse dans le très bel hôtel The prince Hakone, avec vue sur le lac et un magnifique Onsen (photo ci-dessus) et qui propose, comme beaucoup d’hôtels au Japon, des chambres pour 4 personnes. Nous avons pris le bateau depuis Moto hakone, la petite ville la plus proche, puis le telephérique jusqu’au volcan pour la vue sur Fuji san – un loupé pour cette fois en raison d’une météo pas très clémente : nous nous sommes consolés avec les fameux oeufs noirs volcaniques (qui ont le goût d’oeufs tout à fait normaux). Je vous conseille aussi le musée en plein air, accessible en bus, très agréable et tout à fait faisable avec de petits enfants, il y a même un espace « acrobaties » prévu pour eux. Il existe des pass regroupant bateau, bus, telephérique et funiculaire (voir même train depuis Tokyo) pour se déplacer facilement, renseignez vous à votre arrivée.

Nous sommes repassés 2 jours à Tokyo pour les derniers achats (ce qui nous a évité de trimballer tous nos souvenirs pendant trois semaines) – et pour la nostalgie. On planifie déjà notre prochain voyage… dans pas mal d’années, budget oblige, et probablement à l’automne !

 

Ce que j’ai particulièrement aimé au Japon : 

La nourriture bien sûr : la cuisine japonaise est extraordinairement variée, créative et surtout, très en lien avec les saisons et les besoins de chacun. N’hésitez surtout pas à tester des choses que vous ne connaissez pas ou à entrer dans les minuscules restaurants (parfois en étage) qui ressemblent plus à une cuisine domestique qu’à autre chose – ce sont les meilleurs !

La propreté : je suis un peu maniaque sur ce point et j’avoue que j’ai adoré enlever mes chaussures à l’entrée des temples et parfois, des restaurants, trouver des chaussons propres dans les chambres d’hôtels ou fréquenter des onsens irréprochables (je déteste par dessus tout les piscines parisiennes). Et ne parlons même pas des toilettes ! Si vous partez en été, pensez à emporter quelques jolies paires de chaussettes à glisser dans votre sac pour ne pas vous balader pieds nus après avoir laissé vos sandales à l’entrée des temples (pas forcément agréable et surtout très mal vu).

La sécurité : les japonais n’hésitent pas à laisser des articles personnels (parfois même leur téléphone) pour réserver une table ou un fauteuil : les vols sont extrêmement rares au Japon et c’est un vrai soulagement de ne pas avoir à surveiller ses affaires en permanence (le premier métro que nous avons pris à notre retour à Paris nous a bien sûr mis en garde contre les pic pockets). Un point très agréable aussi quand on voyage avec des enfants !

Les réseaux de transports : vous l’avez compris, il est extrêmement facile d’utiliser les transports en commun au Japon, même si certains recommandent plutôt la voiture (pour les mêmes raisons qu’ailleurs : confort et praticité). Les trains sont propres, confortables et à l’heure. Le Shinkansen est cher, mais à tester au moins une fois, surtout si vous couvrez de grosses distances ! Il existe aussi des trains à thèmes, ludiques et ravissants, mais il est plus difficile d’y avoir accès car on ne peut souvent les réserver que sur place – et au dernier moment, ils sont souvent complets…

Les onsens : j’en ai déjà parlé plus haut, c’est un vrai coup de coeur. Même si vous n’êtes pas très branchée sauna/hamman ou autres bains publics, essayez. C’est une expérience hors du temps – et un excellent moyen d’observer discrètement les rituels beauté des japonaises, qui y viennent souvent en famille, sur deux ou trois générations. La nudité est très naturelle au Japon (la plupart des onsens sont non mixtes) et le sera pour vous aussi – même ma fille de 11 ans s’y est sentie très à l’aise. Mon fils et mon mari ont bien aimé, sans plus : pour les hommes, le onsen est probablement plus un moyen pas désagréable et de se laver – et c’est tout. Attention, de nombreux onsens refusent les tatouages, pensez à vérifier avant d’y entrer – cela dit, j’ai une petite fraise dans le cou que j’ai cachée sous un sparadrap et pour laquelle je n’ai eu aucune remarque.

Les tampons : où que vous alliez (gares, parcs et châteaux, supérettes ou grands magasins), gardez les yeux ouverts : il y a peut être un tampon à ajouter à votre collection. C’est un rituel particulièrement apprécié des enfants (j’avais offert des carnets aux miens avant de partir, mais on peut aussi en acheter sur place) – et un excellent moyen de donner un but et un aspect ludique à certaines visites un peu moins fun !

La grâce des japonaises : ça n’est pas un mythe, les japonaises sont très belles avec leur peau de soie et leur allure de danseuses. Il faut dire qu’elles attachent beaucoup d’importance à leur apparence – il y a des miroirs un peu partout et le soin de la peau est l’une de leur priorité absolue. J’ai adoré les admirer discrètement !

Les japonais ont, surtout dans la campagne et les petites villes, un lien très fort à leur environnement, à la nature et aux saisons – traditionnellement, ils en dénombrent d’ailleurs soixante-douze : chaque petit changement marque une nouvelle micro saison ! Le fabuleux pouvoir de la connexion au moment présent…

La joie : malgré une éducation et des normes parfois rigides (de mon point de vue d’occidentale évidemment), les japonais adorent rire et plaisanter : même si vous ne parlez pas un mot de japonais (voir plus bas), vous partagerez de très jolis moments ! Ils sont adorables aussi avec les enfants.

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

C’est tout sauf un reproche, après tout nous sommes chez eux, mais les japonais ne parlent quasiment pas anglais. C’est un vrai handicap quand on veut lire la carte au resto, demander son chemin, se renseigner dans un magasin etc. Heureusement, il existe désormais des applications super utiles que je vous recommande vivement : Google Lens pour traduire des textes via l’appareil photo (génial au resto) ou Say hi (qui malheureusement n’existe plus, mais il y en a plein d’autres, sur Google par exemple) pour échanger par écrit ou de vive voix. Je vous conseille quand même d’apprendre quelques mots et expressions de base avant de partir, c’est la moindre des choses et les japonais y sont très sensibles.

Végétarisme : comme une amie me l’a expliqué à mon retour, au Japon, si on veut manger veggie, il faut aller dans un lieu dédié (restaurant de tofu par exemple, ou établissement estampillé vegan). Il m’est arrivé au début du voyage de devoir me contenter d’un bol de riz et d’une petite salade de concombre faute d’options sur la carte (et parce que j’avais décidé que du poisson une fois par jour serait mon maximum). Le meilleur conseil que je peux vous donner, c’est de faire preuve de souplesse si la situation devient trop difficile à vivre (et si votre éthique ou votre santé le permettent) :  j’ai fini par revoir mes restrictions parce que je ne voulais plus voir mes enfants tristes de ne pas me voir manger correctement, que je souhaite leur transmettre certaines valeurs et le sens de l’engagement, mais pas la rigidité – et parce que j’avais faim, tout simplement. Si vous êtes végétarienne ou même vegan, vous vous régalerez quand même évidemment, mais certains repas peuvent s’avérer un peu compliqués. Je vous encourage particulièrement à apprendre quelques mots en japonais pour pouvoir communiquer avec le chef ou les serveurs ! Quelques idées de resto ou menus veggie friendly : les maisons de tofu bien sûr (attention, au Japon le tofu ne remplace pas la viande ou le poisson, il les accompagne, mais vous aurez tout de même pas mal d’options végétales), les resto de soba, chaudes ou froides, que vous pourrez généralement accompagner de tempura de légumes ou de champignons, les resto de gyoza ou de tempura bien sûr. Les ramen sont presque toujours servies dans un bouillon de porc ou de poulet, mais contre toute attente, on peut, dans les restaurants de grillades, très répandus dans certaines régions, commander des assortiments de kimchi et du riz – parfois même un peu de tofu. N’oubliez pas non plus qu’il existe des sushis à l’omelette et des makis au concombre (ça peut dépanner à l’occasion).

Dans le même registre, on mange assez peu de légumes au Japon et tant qu’on y est, le bio n’est pas leur priorité (oui je sais, étonnant dans un pays connu pour sa tradition du bien manger). Mais vous trouverez, avec chaque menu ou presque, quelques tsukemono, des pickles de légumes marinés/fermentés et une soupe miso souvent enrichie d’algues fraîches.

Le japon fait partie des pays réputés pour leur cuisine de rue et on croise en effet pas mal d’échoppes proposant pâtisseries, onigiri et autres snacks très populaires (et délicieux). Mauvaise nouvelle :  il est extrêmement mal vu de les déguster dans la rue, d’ailleurs, vous ne trouverez de poubelle nulle part. Consommez-les devant la boutique, qui a généralement une poubelle pour sa clientèle – et ne sortez jamais sans un sac dans lequel stocker vos déchets en attendant le retour à l’hôtel ! Petite astuce à connaître : les 7-eleven ont généralement des poubelles pas loin des caisses – mais elles sont vite remplies. On trouve également de nombreux distributeurs de boissons fraîches dans la rue, les gares, les musées etc, que vous pourrez bien sûr boire où vous le souhaitez – à condition de gérer vos bouteilles vides. J’ai vécu sous perfusion de thé vert (sans sucre) pendant trois semaines!

Parlons déchets : les japonais ne sont pas du tout écolos. Vous serez probablement très choqués par la quantité de plastique consommée dans les magasins ou les restaurants, à l’entrée des temples (pour mettre ses chaussures, ils sont jetés ensuite), etc, etc, etc. De façon générale, on est ici au pays de la consommation XXL : tout pousse à acheter des gadgets inutiles (il y a des gashapon à chaque coin de rue, photo ci-dessus) ou l’accessoire que vous hésitiez à acquérir en France et qui est ici beaucoup moins cher. On trouve des gifts shops absolument partout, il est parfois quasiment impossible de joindre un point A et un point B sans passer par une galerie commerciale et devinez ce qu’on fait dans les gares, en attendant son train? Même les temples proposent quantités de porte bonheurs. Conséquence probablement, le Japon est aussi le pays du minimalisme, de l’ordre et des jardins zen. Mais comment font ils tenir autant d’objets dans de si petits espaces ??

J’espère que ce récit de voyage, forcément un peu réducteur vous apportera quelques pistes pour vos propres vacances, que vous semblez très nombreuses à projeter pour les mois et les années à venir. Le Japon est une destination fascinante et l’émerveillement à chaque coin de rue, pour les grands comme pour les plus petits. Dans ce pays très marqué par les contrastes, la ville et la campagne offrent des cultures et des impressions très différentes : savourez-en chaque détail et surtout venez me raconter votre Japon en commentaires ! Me concernant, je rêve dejà d’y retourner un jour en novembre, pour les érables dorés et les patates douces confites au four…

 

 

Note : Les photos qui illustrent cet article ont été prises avec nos téléphones portables – avec une qualité parfois très relatives ! Cliquez dessus pour plus d’informations.

 

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